L’histoire, notre culture d’aujourd’hui

Le plus grand danger est de vouloir réécrire l’histoire à l’aulne du temps présent.

La folie historique qui traverse aujourd’hui les océans pour venir déboulonner des statuts en  France en est un exemple frappant et confondant.

Ceux-là même qui veulent faire table rase de l’histoire, ne font que reproduire des gestes historiques de destruction, que nous déplorons encore  aujourd’hui.

Ils nous renvoient à la barbarie de la Révolution Française de 1789 qui a saccagé les plus beaux monuments de France et à la Commune, autre épisode sanglant, qui en 1871 a détruit le  Palais des Tuileries à Paris, chef d’œuvre architectural, mais dont le seul crime était d’incarner la monarchie.

 Ils nous renvoient plus récemment aux destructions de l’Etat Islamique qui a dynamité les temples de Palmyre et autres sanctuaires culturels inestimables.

Le danger suprême est de vouloir supprimer l’histoire, faire qu’elle n’ait jamais existée.

C’est une grave erreur pour le passé, pour le présent et plus encore pour l’avenir.

Comment croire à cette illusion selon laquelle effacer la représentation d’un évènement, d’une période, incarnés par un homme peut revenir sur le passé ?

Comment savoir où s’arrête une folie quand on en entrouvre la porte ? Après les statues, faudra-t-il changer le nom des écoles, des places, des rues, détruire des tableaux, des musiques, des musées… ?

Que penserions-nous si dans deux siècles nos figures emblématiques étaient  jugées, désavouées, saccagées, reniées, effacées au nom d’une soi-disant philosophie qui nous échappe totalement aujourd’hui ?

Ce courant à contre- courant de l’histoire ne fait pas honneur à ceux qui le portent.

La mémoire n’est-elle pas le meilleur moyen de ne pas reproduire ses erreurs ?

Elle porte notre culture et le plus grand danger est sans doute là, car s’attaquer à la culture, c’est s’attaquer à l’identité même d’une nation.

Mais ne serait-ce pas là le but ultime de cette folie ?

Libre

Etre libre c’est penser, c’est oser, c’est écrire, c’est parler, c’est ne pas avoir peur de se différencier

Etre libre c’est Alceste qui déclare « Je veux qu’on me distingue; et pour le trancher net,  l’ami du genre humain n’est point du tout mon fait ».

Mais Molière pourrait-il encore l’écrire aujourd’hui ?

C’est oser dire que l’on pense différemment, sans peur d’être censuré ou condamné par la bien pensence du moment

Sommes- nous donc à ce point murés dans une société de pseudos adolescents dont la principale caractéristique est de ne pas être différent les uns des autres ?

Sommes-nous condamnés à n’être que des moutons de Panurge, ou des Playmobiles pour reprendre l’expression de François Ruffin, Député de la France Insoumise, fustigeant le rejet d’une proposition  LR (*) des plus louable  par la  majorité parlementaire LREM à l’Assemblée Nationale ?

La première et la dernière des libertés à défendre est la liberté d’expression. A la fois individuelle et collective, elle est un symbole, le fondement de toute démocratie et la mère de toutes les libertés.

Elle fait partie de notre culture, de notre histoire, elle nous renvoie au siècle des lumières, à Voltaire, à Rousseau, à Beaumarchais …

Nul n’a si bien su la résumer que dans le Mariage de Figaro : « Sans la liberté de blâmer il n’est pas d’éloge flatteur ».

Consacrée dans la déclaration des droits de l’homme et du citoyen, la libre communication des pensées et des opinions est considérée comme le bien le plus précieux de l’homme : tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l’abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi.

Or qu’avons-nous fait de cette liberté, de ces lumières qui ont fait le rayonnement de la France et qui ont inspirées tant d’autres pays.

Aujourd’hui nul ne peut plus exprimer son opinion sans tomber sous le coup de la dictature des réseaux sociaux où il est de bon ton de lyncher le premier qui ne pense pas comme il faut.

Cette dictature est tout aussi terrifiante que les autres, elle entraine un silence mortuaire, car plutôt que de subir le sort  des lynchés  beaucoup préfèrent se taire….

La liberté de penser, la liberté de s’exprimer, sont les biens des plus précieux que nous devons défendre pour nous-même et pour les générations futures.

A défaut, nous nous laisserons engloutir par cette tyrannie et nul ne sait quand et comment nous en sortirons.

Osons penser que nous sommes libres.

Osons penser qu’il n’est pas trop tard…

 

*Proposition de loi du Député LR de la Somme, Aurélien Pradé, tendant à revaloriser le statut et la rémunération des AVS afin de favoriser la scolarisation des élèves en situation de handicap