La cérémonie des Césars : Mais où est passé le 7 ème art ?

Si les Césars doivent être une vitrine internationale de notre 7ème art, prions pour que  cette édition soit la plus vite et la plus totalement oubliée !

La médiocrité a rivalisé avec la vulgarité dont on ne sait trop laquelle l’a emportée sur l’autre. 

Adieux le rêve, la beauté, l’élégance, qui nous faisait oublier le temps d’une soirée nos misères terrestres.

Adieux ces étoffes, ces parfums, cette ambiance qui fêtait le succès, le panache, le dépassement de soi des artistes qui savent si bien nous faire rire, sourire, pleurer, vibrer….

Si les murs de l’Olympia, lieu emblématique s’il en est, pouvaient parler, nul doute qu’ils partageraient notre effarement devant le spectacle désolant qui a été donné sur ses planches !

La situation dramatique des artistes justifie-elle, à elle seule, un spectacle aussi piteux que sordide?

Faut-il dans ces conditions faire déambuler ensanglantées et nues toutes les victimes de cette crise sanitaire ; restaurateurs, maîtres d’hôtel, salariés des sociétés sinistrées… ?

Faut-il déboulonner nos statues, à la demande d’un récompensé qui, de son estrade, se permet de juger l’histoire à l’aulne du 21ème siècle et fait, soi-dit en passant, très peu cas du travail de l’artiste qui a sculpté dans le marbre ou dans le bronze …

Le 7eme art se serait grandi en nous donnant une bouffée d’espoir, de rêve,  en nous montrant que même dans les heures les plus sombres, l’art reste le dernier des remparts par lequel nous pouvons nous évader.  

Nous espérions un moment de lumière. Nous n’avons eu qu’une sombre soirée.

Nul doute qu’aucun des acteurs  qui ont fait de ce moment une  triste cérémonie ne mérite un César !

Geneviève SALSAT
La Celle St Cloud