L’article 49-3 : un aveu de faiblesse pour qui ?

Article 49-3

S’il est un article de la Constitution que beaucoup connaissent, c’est bien l’article 49-3

D’un simple instrument de rouage des institutions, il est devenu un instrument hautement médiatique et donc politique.

Il a donné par la même comme un air de faiblesse à celui qui l’utilise alors même qu’il se voulait lors de sa création,  la manifestation d’une arme à la main du gouvernement qui entend rappeler que c’est lui qui gouverne.

Tout dépend, me direz-vous de comment on l’ausculte…

S’il reste un moyen ultime de débloquer une situation, la révision constitutionnelle du 23 juillet 2008 en en limitant son utilisation l’a considérablement affaibli.

Désormais autorisé pour les seuls projets de loi de finances et projets de loi de financement de la sécurité sociale, cette révision a mis l’accent sur deux textes essentiels sur lesquels on n’imagine pas que le Gouvernement puisse être mis en difficulté.

Cette restriction du champ d’application a ainsi renforcé l’image de faiblesse d’un gouvernement, et nul doute que l’impact du 49-3 sur un tout autre texte ne produirait pas les mêmes effets.

La preuve en est que son utilisation avant 2008 n’a pas suscité le même émoi loin de là

Il n’est que de citer le Gouvernement de Michel Rocard, qui entre 1988 et 1991 l’a utilisé plus de 28 fois, dans la quasi-indifférence générale, suivi en cela par nombreux de ses successeurs

Est-ce à dire que nos gouvernants d’aujourd’hui sont plus faibles que nos gouvernants d’hier ?

Pas si sûr, car examiner le 49-3 du seul côté du Gouvernement serait une erreur.

Le pendant de la Question de confiance posé par le Gouvernement est la Motion de censure à la main de l’Assemblée nationale.

En la votant, l’Assemblée vote sa défiance et renverse le gouvernement

Or, aucune motion de censure n’a jamais été votée sous la Vème République, exceptée celle de 1962, le Parlement marquant ainsi son opposition farouche au referendum voulu par le Général de Gaulle pour l’élection du Président de la République au suffrage universel.

Exceptée donc cette motion de censure, aucun gouvernement n’a été renversé

S’il y a faiblesse donc, il n’est pas inutile de penser que cette faiblesse est partagée par le Gouvernement et par le Parlement

Dans ces conditions, ne revient-on pas à la genèse de la constitution, qui donne au Gouvernement une arme tendant à réaffirmer son pouvoir ?

Une chose est sûre,  le Gouvernement semble aujourd’hui n’être responsable que devant le Chef de l’Etat et non plus dans les faits, devant le Parlement.

Certains y verront une marque de l’affaiblissement de notre régime parlementaire, d’autre une marque supplémentaire de la présidentialisation de notre régime, ce qui revient au même !

Pour autant, cette vision n’est pas sans risque, car en sortant du seul duel Gouvernement- Parlement, tous les regards se tournent vers le Président de la République qui porte alors seul l’image de faiblesse donnée par le 49-3…

Geneviève SALSAT
Présidente de Public Conseil
Présidente de la Commission Institutionnelle
du Groupement du Patronat Francophone
Elue à la Celle St Cloud (78)

Les économies d’énergie : Après avoir été cigales, il nous faut devenir fourmis !

L’économie d’énergie, on nous en parle de loin en loin depuis longtemps. A vrai dire depuis le premier choc pétrolier de 1974. Ce n’est donc pas nouveau.

Mais qu’avons-nous fait depuis ?

Dans une société de surconsommation, il faut produire, produire toujours plus, dans une spirale infernale où l’illusion du bonheur rime avec abondance.

Certains esprits éclairés voyaient bien que ça ne pouvait pas durer éternellement, mais jouer les Cassandres n’a jamais été populaire, encore moins quand tout vous pousse à consommer

Alors comme le cite la chanson d’Alain Souchon :

«  on avance, on avance, on avance,
On a pas assez d’essence pour faire le chemin dans l’autre sens
Tu vois pas tout ce qu’on dépense
Faut pas qu’on réfléchisse ni qu’on pense
On avance… »

Face à l’entêtement humain, il fallait bien que la nature s’en mêle !

Qu’elle s’assoie à la table sans y avoir été invitée, qu’elle dise stop aux puissants afin de leur faire redécouvrir l’humilité humaine depuis longtemps oubliée.

On aurait pu penser que les changements climatiques, l’appauvrissement des réserves d’eau, l’appauvrissement des sols, étaient autant de sonnettes d’alarme entendables par l’oreille humaine

Certes, mais habitués à n’entendre que leur propre voix, c’est au travers des canons Russo -Ukrainiens que les dirigeants européens ont pris pleinement conscience du risque de pénurie d’énergie qui touchera de plein fouet leurs économies.

Dès lors chacun s’agite, fait des annonces, brandit des sanctions pour endiguer la menace.

Rien n’y fait. Il nous faut donc, après avoir été cigales, devenir fourmis !

La force des fourmis c’est la somme des actions de chacune au service de toutes. Une belle organisation, qui quand on l’observe de près n’a rien à envier à la nôtre, plus dispersée et individuelle s’il en est.

Pour autant, l’heure n’est plus aux tergiversations car la menace de lointaine s’est fait proche, au point qu’il nous faut en appeler à la responsabilisation individuelle pour contrer une menace collective.

L’heure du gaspillage, de la surconsommation, de l’insouciance est passée et nous n’avons en effet « plus assez d’essence pour faire le chemin dans l’autre sens »…

Alors à nous d’être inventifs pour consommer moins et mieux

Des solutions existent, qui peuvent s’inviter dans chaque ville, dans chaque foyer.

La fin de l’éclairage des bureaux la nuit en est une.

La comptabilisation de l’énergie domestique en est une autre.

Permettre à chacun de contrôler et de maîtriser sa consommation d’énergie, de payer son chauffage selon sa consommation réelle et non plus selon la taille de son appartement est une évidence, bien souvent négligée et qui pourtant, au regard du nombre de logements concernés, serait une vraie avancée.

Les textes législatifs et réglementaires sont là, endormis depuis des lustres. Il est temps de les réveiller.

Bien d’autres exemple pourraient être cités.

Le défi est grand, il réclame que nous soyons innovants et que telles des fourmis, nous utilisions chaque levier pour participer à un enjeu collectif… celui de notre survie…

Geneviève SALSAT
Présidente de Public Conseil
Présidente de la Commission Institutionnelle du
Groupement du Patronat Francophone ( GPF)
Conseillère Municipale de la Celle St Cloud (78)