Les économies d’énergie : Après avoir été cigales, il nous faut devenir fourmis !

L’économie d’énergie, on nous en parle de loin en loin depuis longtemps. A vrai dire depuis le premier choc pétrolier de 1974. Ce n’est donc pas nouveau.

Mais qu’avons-nous fait depuis ?

Dans une société de surconsommation, il faut produire, produire toujours plus, dans une spirale infernale où l’illusion du bonheur rime avec abondance.

Certains esprits éclairés voyaient bien que ça ne pouvait pas durer éternellement, mais jouer les Cassandres n’a jamais été populaire, encore moins quand tout vous pousse à consommer

Alors comme le cite la chanson d’Alain Souchon :

«  on avance, on avance, on avance,
On a pas assez d’essence pour faire le chemin dans l’autre sens
Tu vois pas tout ce qu’on dépense
Faut pas qu’on réfléchisse ni qu’on pense
On avance… »

Face à l’entêtement humain, il fallait bien que la nature s’en mêle !

Qu’elle s’assoie à la table sans y avoir été invitée, qu’elle dise stop aux puissants afin de leur faire redécouvrir l’humilité humaine depuis longtemps oubliée.

On aurait pu penser que les changements climatiques, l’appauvrissement des réserves d’eau, l’appauvrissement des sols, étaient autant de sonnettes d’alarme entendables par l’oreille humaine

Certes, mais habitués à n’entendre que leur propre voix, c’est au travers des canons Russo -Ukrainiens que les dirigeants européens ont pris pleinement conscience du risque de pénurie d’énergie qui touchera de plein fouet leurs économies.

Dès lors chacun s’agite, fait des annonces, brandit des sanctions pour endiguer la menace.

Rien n’y fait. Il nous faut donc, après avoir été cigales, devenir fourmis !

La force des fourmis c’est la somme des actions de chacune au service de toutes. Une belle organisation, qui quand on l’observe de près n’a rien à envier à la nôtre, plus dispersée et individuelle s’il en est.

Pour autant, l’heure n’est plus aux tergiversations car la menace de lointaine s’est fait proche, au point qu’il nous faut en appeler à la responsabilisation individuelle pour contrer une menace collective.

L’heure du gaspillage, de la surconsommation, de l’insouciance est passée et nous n’avons en effet « plus assez d’essence pour faire le chemin dans l’autre sens »…

Alors à nous d’être inventifs pour consommer moins et mieux

Des solutions existent, qui peuvent s’inviter dans chaque ville, dans chaque foyer.

La fin de l’éclairage des bureaux la nuit en est une.

La comptabilisation de l’énergie domestique en est une autre.

Permettre à chacun de contrôler et de maîtriser sa consommation d’énergie, de payer son chauffage selon sa consommation réelle et non plus selon la taille de son appartement est une évidence, bien souvent négligée et qui pourtant, au regard du nombre de logements concernés, serait une vraie avancée.

Les textes législatifs et réglementaires sont là, endormis depuis des lustres. Il est temps de les réveiller.

Bien d’autres exemple pourraient être cités.

Le défi est grand, il réclame que nous soyons innovants et que telles des fourmis, nous utilisions chaque levier pour participer à un enjeu collectif… celui de notre survie…

Geneviève SALSAT
Présidente de Public Conseil
Présidente de la Commission Institutionnelle du
Groupement du Patronat Francophone ( GPF)
Conseillère Municipale de la Celle St Cloud (78)

[TRIBUNE] L’élégance morale, un rêve lointain à réinventer…

Tribune dans le Cercle K2 du 26 avril 2021

https://www.cercle-k2.fr/etudes/l-elegance-morale-un-reve-lointain-a-reinventer-696

Nous l’avons oubliée, mais l’élégance morale, érigée en vertu nationale, pourrait, à bien y regarder, nous sauver de la folie dans laquelle nous sommes tombés.

Rien ne nous est épargné en ces temps troublés !

D’abord, la bien-pensance, qui est aujourd’hui reine. Nous sommes priés de la respecter à la lettre sous peine de mort sociale. Balayons au passage le principe de liberté d’expression et de liberté de pensée, si chères à nos révolutionnaires de 1789 qui, pour beaucoup, ont payés de leur vie cette émancipation.

Ensuite, la curée sur notre histoire, qui est à la dernière mode. Nous sommes sommés d’en déboulonner des symboles. Oublions au passage que juger l’histoire à l’aulne du 21ème siècle est une double ineptie : la première, parce que mettre à terre une statue ne réécrira pas l’histoire et n’effacera pas les faits qui se sont produits ; la seconde, parce que gardons-nous bien d’être jugés à notre tour par les générations futures sur nos actions d’aujourd’hui qui ne méritent sans doute pas toutes le Prix Nobel.

Le comble de l’ironie est sans doute atteint lorsque ce déboulonnage est revendiqué par un artiste, récompensé de surcroît aux Césars, qui fait, soit dit en passant, très peu de cas du travail de l’artiste qui a sculpté dans le marbre ou dans le bronze…

Enfin, le racisme érigé en étendard pour être la justification à toutes les extrémités. Sa dernière expression en date étant celle de l’UNEF qui interdit aux blancs de participer à une réunion sur la discrimination, sans s’apercevoir une seule seconde qu’ils font exactement ce qu’ils disent combattre…

Serions-nous, comme le dit très justement Franz-Olivier Giesberg, en train de réinventer l’apartheid ?

Lorsqu’un peuple tombe dans autant d’errances, on peut se demander s’il a gardé toute sa raison…

Alors, me direz-vous que faire ?

Il est des armes qui paraissent désuètes au premier abord, mais qui peuvent être plus efficaces que toutes les vociférations ou manifestations.

Gandhi l’avait bien compris. Sa non-violence qui interloquait ses plus proches amis, que raillaient ses plus farouches ennemis, a conduit l’Inde à l’indépendance et influencé nombre de théoriciens et de politiques. Excusez du peu !

L’élégance morale en est une autre. J’en suis convaincue.

Individuelle, elle est le plus sûr chemin pour changer nos comportements

Collective, elle aurait le mérite de nous redonner une grande liberté de pensée et de parole.

Universelle, elle nous permettrait de laisser en paix notre histoire et d’arrêter de confondre mémoire et caution.

Pertinente, elle nous insufflerait un peu de « jugeotte » pour reprendre une expression chère à nos grand-mères et nous éviterait ces spectacles aussi choquants que désolants.

L’élégance morale est bien plus qu’une attitude. C’est une philosophie de vie.  

Alors, peut-être retrouverons-nous le plaisir de vivre ensemble, dans cet espace clos qu’est la terre, pour la préservation de laquelle nous avons bien mieux à faire qu’à nous entredéchirer.

Geneviève Salsat

La cérémonie des Césars : Mais où est passé le 7 ème art ?

Si les Césars doivent être une vitrine internationale de notre 7ème art, prions pour que  cette édition soit la plus vite et la plus totalement oubliée !

La médiocrité a rivalisé avec la vulgarité dont on ne sait trop laquelle l’a emportée sur l’autre. 

Adieux le rêve, la beauté, l’élégance, qui nous faisait oublier le temps d’une soirée nos misères terrestres.

Adieux ces étoffes, ces parfums, cette ambiance qui fêtait le succès, le panache, le dépassement de soi des artistes qui savent si bien nous faire rire, sourire, pleurer, vibrer….

Si les murs de l’Olympia, lieu emblématique s’il en est, pouvaient parler, nul doute qu’ils partageraient notre effarement devant le spectacle désolant qui a été donné sur ses planches !

La situation dramatique des artistes justifie-elle, à elle seule, un spectacle aussi piteux que sordide?

Faut-il dans ces conditions faire déambuler ensanglantées et nues toutes les victimes de cette crise sanitaire ; restaurateurs, maîtres d’hôtel, salariés des sociétés sinistrées… ?

Faut-il déboulonner nos statues, à la demande d’un récompensé qui, de son estrade, se permet de juger l’histoire à l’aulne du 21ème siècle et fait, soi-dit en passant, très peu cas du travail de l’artiste qui a sculpté dans le marbre ou dans le bronze …

Le 7eme art se serait grandi en nous donnant une bouffée d’espoir, de rêve,  en nous montrant que même dans les heures les plus sombres, l’art reste le dernier des remparts par lequel nous pouvons nous évader.  

Nous espérions un moment de lumière. Nous n’avons eu qu’une sombre soirée.

Nul doute qu’aucun des acteurs  qui ont fait de ce moment une  triste cérémonie ne mérite un César !

Geneviève SALSAT
La Celle St Cloud

La liberté ou la mort !

La France, pays des lumières, connait aujourd’hui les ténèbres !

Elle redécouvre la terreur sous sa forme la plus sanguinaire

Une terreur meurtrière et fanatique qui nous frappe et nous glace d’effroi.

Depuis le massacre des Chrétiens d’Orient, soit dit en passant dans la quasi indifférence générale, nous sommes le sinistre théâtre d’une violence islamiste qui s’attaque, au travers de ses victimes, aux symboles qu’elles représentent.

L’assassinat du Père Jacques Hamel dans son église, l’attentat de Charlie Hebdo au sein même du journal, la décapitation de ce professeur d’histoire, montrent qu’au-delà de leurs personnes ce sont les fondements de notre société qui sont assassinés et décapités !

La laïcité, issue de la séparation de l’Eglise et de l’Etat, la liberté d’expression, sont les deux piliers de notre démocratie qu’il faut à tout prix abattre parce que insupportables pour des fanatiques religieux. Qu’ils soient par ailleurs instrumentalisés ou non ne change rien à l’affaire.

La seule réponse est la fermeté car la lâcheté des démocraties a toujours amené le chaos, la seconde guerre mondiale, en a été à ce titre un des plus effroyables exemples.

Mais me direz-vous comment faire ?

La première des fermetés est de défendre notre laïcité, qui est notre identité profonde et la digue, qui si elle se rompt, emportera notre passé et notre futur.

La seconde fermeté est de défendre notre liberté d’expression, sans diktats, sans auto censure, sans peurs, car sans liberté d’expression il n’existe aucune liberté.

Nous le devons aux personnes qui ont payé ce combat de leur vie.

Nous le devons aux générations futures qui ne nous pardonneraient pas notre lâcheté.

Nous le devons à nous même pour maintenir ce sentiment d’appartenance à cette grande nation qu’est la France…

[TRIBUNE] Le respect de l’autre. Vous dites ?

https://www.cercle-k2.fr/zho/studies/le-respect-de-l-autre-vous-dites-431

Et si la clé de voute et le salut de notre humanité étaient tout simplement le respect de l’autre…
De premier abord cela semble dérisoire. Comment une si petite chose, tellement oubliée pourrait- elle changer notre société ?

Et pourtant à bien y regarder, le respect de l’autre pourrait impacter l’ensemble de notre société dans tous ses domaines.

 Politique d’abord.

 « Il n’est pas de grands hommes sans vertu, sans respect des droits il n’y a pas de grand peuple »  Plus qu’une citation c’est tout un programme que nous livre Alexis-Henri-Charles Clérel, comte de Tocqueville, philosophe politique, précurseur de la sociologie et homme politique français.

Le respect de l’autre nous éviterait ces noms ridicules et autres sobriquets donnés aux hommes et aux femmes politiques qui briguent tous les cinq ans la plus haute fonction de l’Etat et qui ridiculisent avant l’heure la personne et par effet de ricochet la fonction présidentielle, lui faisant perdre au passage le peu de légitimité et de lustre qui lui reste et qu’elle tenait de la monarchie et du droit divin.

Le respect de l’autre impacterait notre système judiciaire dont les principes fondamentaux tels que la présomption d’innocence ou  le secret de l’instruction ne sont plus que de vagues chimères ballotées au rythme des réseaux sociaux ou d’une presse à sensation. Il rétablirait le principe essentiel de notre droit pénal,  la certitude des peines, réaffirmant ainsi le respect dû aux victimes de crimes et de délits.

Cette philosophie nous éviterait les spectacles désolants d’invectives lors des débats politiques ou des traditionnelles Questions au Gouvernement au Parlement, laissant une fois de plus la forme supplanter le fond.

En un mot elle redonnerait à la vie politique et aux institutions une colonne vertébrale lui permettant de ne pas plier, tel un enfant apeuré, devant les grandes décisions qui font progresser un peuple dans le respect de ses droits.

 Sociétal ensuite.

« A aucun moment de l’histoire, le respect humain n’a brillé d’un très vif éclat » Amère constatation de Charlie Chaplin,  génie du cinéma, qui a su si bien observer et retranscrire nos émotions et nos travers…

Et pourtant, imaginer une société imprégnée du respect de l’autre, c’est imaginer une société sans incivilités et agressions, sans burn out, c’est surtout imaginer une société plus civile, plus éthique.

On aurait pu croire qu’au fur et à meure de notre évolution et de nos connaissances nous aurions des relations sociales apaisées. Il n’en est rien.

Force est de constater que dès le plus jeune âge, notre système scolaire a largement oublié cet enseignement, oubli tout juste réparé chez quelques professeurs de philosophie dont le mérite est grand devant un parterre de jeunes lycéens plus souvent intéressés par les matières scientifiques que par l’apprentissage de la sagesse des philosophes Grecs ou Romains … 

Mais me direz-vous l’éducation nationale n’a pas pour vocation d’éduquer, mais d’instruire.

C’est là toute son ambiguïté, qui aurait dû depuis longtemps être levée afin de ne pas laisser croire à des parents défaillants que l’école pourrait remédier à leur désertion.

Il n’est que de voir la montée de la violence dans les cours de récréation ou dans les classes de lycée pour comprendre que nous avons failli dans la plus élémentaire et cruciale des leçons, celle du respect de l’autre.

Les pères fondateurs de l’école n’avaient-ils pas créé le ministère de l’Instruction Nationale ?

Force est de constater que sorti de l’école le respect humain n’a que peu progressé pour ne pas dire complètement disparu avec l’avènement du règne des réseaux sociaux.

Cette toile invisible qui nous englue dans le voyeurisme, donne le courage à l’anonyme de détruire son prochain en toute impunité, confortablement installé derrière son  écran, caché sous un pseudonyme.

Erigé en tribunal social, internet vous condamne avant même que vous soyez jugé, mais oublie de vous réhabiliter avec la plus spectaculaire des légèretés.

Comment lutter contre ce fléau si ce n’est par le respect de l’autre ?

Environnemental enfin.

C’est sans doute dans ce domaine que le respect de l’autre prend sa plus large dimension.

L’humanité commence à comprendre l’urgence de ce respect tant envers elle-même qu’envers l’écosystème qui l’entoure.

La destruction massive de la faune et la flore, la disparition d’espèces, menacent aujourd’hui sa propre survie et il n’est que temps d’en prendre conscience et d’y remédier.

Ce respect passe par la protection des animaux qui nous entourent. Pensez qu’il aura fallu attendre 2015 pour reconnaitre officiellement l’animal comme « un être vivant doué de sensibilité » et non plus comme « un bien meuble »  et 2018 pour que le cheval passe du statut d’animal de rente  au statut d’animal de compagnie !

Il passe également par le respect des animaux sauvages dont la capture, la contrebande, la modification de leurs  espaces naturels participent  à leur extinction.

En un mot il passe par le respect de la vie elle- même, sous toutes ses formes, des plus microscopiques aux plus grandes, car chacune à une fonction dont nous ne pouvons nous passer.

Pour conclure ces propos, je citerais la phrase de Voltaire «  les titres ne servent de rien pour la postérité : le nom d’un homme qui a fait de grandes choses impose plus de respect que toutes les épithètes »

Il nous reste de grandes choses à accomplir, et le plus grand défi de l’homme est et restera, à n’en pas douter, le respect de l’autre… mais en avons-nous seulement encore conscience ?

L’histoire, notre culture d’aujourd’hui

Le plus grand danger est de vouloir réécrire l’histoire à l’aulne du temps présent.

La folie historique qui traverse aujourd’hui les océans pour venir déboulonner des statuts en  France en est un exemple frappant et confondant.

Ceux-là même qui veulent faire table rase de l’histoire, ne font que reproduire des gestes historiques de destruction, que nous déplorons encore  aujourd’hui.

Ils nous renvoient à la barbarie de la Révolution Française de 1789 qui a saccagé les plus beaux monuments de France et à la Commune, autre épisode sanglant, qui en 1871 a détruit le  Palais des Tuileries à Paris, chef d’œuvre architectural, mais dont le seul crime était d’incarner la monarchie.

 Ils nous renvoient plus récemment aux destructions de l’Etat Islamique qui a dynamité les temples de Palmyre et autres sanctuaires culturels inestimables.

Le danger suprême est de vouloir supprimer l’histoire, faire qu’elle n’ait jamais existée.

C’est une grave erreur pour le passé, pour le présent et plus encore pour l’avenir.

Comment croire à cette illusion selon laquelle effacer la représentation d’un évènement, d’une période, incarnés par un homme peut revenir sur le passé ?

Comment savoir où s’arrête une folie quand on en entrouvre la porte ? Après les statues, faudra-t-il changer le nom des écoles, des places, des rues, détruire des tableaux, des musiques, des musées… ?

Que penserions-nous si dans deux siècles nos figures emblématiques étaient  jugées, désavouées, saccagées, reniées, effacées au nom d’une soi-disant philosophie qui nous échappe totalement aujourd’hui ?

Ce courant à contre- courant de l’histoire ne fait pas honneur à ceux qui le portent.

La mémoire n’est-elle pas le meilleur moyen de ne pas reproduire ses erreurs ?

Elle porte notre culture et le plus grand danger est sans doute là, car s’attaquer à la culture, c’est s’attaquer à l’identité même d’une nation.

Mais ne serait-ce pas là le but ultime de cette folie ?

Libre

Etre libre c’est penser, c’est oser, c’est écrire, c’est parler, c’est ne pas avoir peur de se différencier

Etre libre c’est Alceste qui déclare « Je veux qu’on me distingue; et pour le trancher net,  l’ami du genre humain n’est point du tout mon fait ».

Mais Molière pourrait-il encore l’écrire aujourd’hui ?

C’est oser dire que l’on pense différemment, sans peur d’être censuré ou condamné par la bien pensence du moment

Sommes- nous donc à ce point murés dans une société de pseudos adolescents dont la principale caractéristique est de ne pas être différent les uns des autres ?

Sommes-nous condamnés à n’être que des moutons de Panurge, ou des Playmobiles pour reprendre l’expression de François Ruffin, Député de la France Insoumise, fustigeant le rejet d’une proposition  LR (*) des plus louable  par la  majorité parlementaire LREM à l’Assemblée Nationale ?

La première et la dernière des libertés à défendre est la liberté d’expression. A la fois individuelle et collective, elle est un symbole, le fondement de toute démocratie et la mère de toutes les libertés.

Elle fait partie de notre culture, de notre histoire, elle nous renvoie au siècle des lumières, à Voltaire, à Rousseau, à Beaumarchais …

Nul n’a si bien su la résumer que dans le Mariage de Figaro : « Sans la liberté de blâmer il n’est pas d’éloge flatteur ».

Consacrée dans la déclaration des droits de l’homme et du citoyen, la libre communication des pensées et des opinions est considérée comme le bien le plus précieux de l’homme : tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l’abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi.

Or qu’avons-nous fait de cette liberté, de ces lumières qui ont fait le rayonnement de la France et qui ont inspirées tant d’autres pays.

Aujourd’hui nul ne peut plus exprimer son opinion sans tomber sous le coup de la dictature des réseaux sociaux où il est de bon ton de lyncher le premier qui ne pense pas comme il faut.

Cette dictature est tout aussi terrifiante que les autres, elle entraine un silence mortuaire, car plutôt que de subir le sort  des lynchés  beaucoup préfèrent se taire….

La liberté de penser, la liberté de s’exprimer, sont les biens des plus précieux que nous devons défendre pour nous-même et pour les générations futures.

A défaut, nous nous laisserons engloutir par cette tyrannie et nul ne sait quand et comment nous en sortirons.

Osons penser que nous sommes libres.

Osons penser qu’il n’est pas trop tard…

 

*Proposition de loi du Député LR de la Somme, Aurélien Pradé, tendant à revaloriser le statut et la rémunération des AVS afin de favoriser la scolarisation des élèves en situation de handicap

L’Isolement de l’Humanité

Comme un arrêt sur image, l’humanité toute entière a suspendu son souffle devant un ennemi si petit qu’il en est invisible, mais si dangereux qu’il a réussi en quelques semaines à anéantir toute activité humaine.

Il nous renverse, nous bouleverse, nous inquiète, mais il nous oblige à regarder notre monde, et quel monde ?

Un monde où la plus grande industrie hôtelière n’est propriétaire d’aucun lit.

Un monde où la plus grande entreprise de communication est capable de nous ausculter, nous cerner, sans jamais nous avoir rencontré.

Un monde où l’infiniment petit  est un ennemi plus redoutable que toutes nos armées réunies.

L’isolement pousse à l’introspection

Peut-il en être de même des états et de nos gouvernants ?

L’exercice  aurait quelques vertus…

La première celle du constat :

Le constat que nous avons perdu depuis bien longtemps la notion d’indépendance stratégique. Sinon comment expliquer notre dépendance pharmacologique envers un pays, la Chine pour ne pas la nommer, qui produit aujourd’hui selon les études, près de 80% de nos médicaments et nous met dans une situation très dangereuse

Le constat de la continuité de notre impréparation face aux grands fléaux.

Nous avons combattu en 1914 avec une armée de 1870, en 1940 avec un équipement militaire et une stratégie datant de la première guerre mondiale, nous combattons aujourd’hui un ennemi sanitaire à mains nues et à visage découvert…

La seconde celle du ressaisissement :

Dans nos malheurs, nous sommes toujours sortis vainqueurs, mais à quel prix…

Au prix de vies humaines, malgré le courage, l’abnégation et l’engagement d’un corps médical exemplaire.

Il est temps que nous reprenions notre destin en main, que nous cessions de le confier à d’autres, que nous retrouvions une indépendance en matière de santé publique, que nous relancions une politique d’industrialisation, que nous cessions les délocalisations, que nous puisions dans notre savoir- faire, notre ingéniosité, notre intelligence pour trouver des solutions.

La pandémie a mis chaque acteur économique et politique devant ses responsabilités.

Les premiers les prendront parce qu’ils n’ont pas le choix

Les seconds en auront-ils le courage ?

C’est  la question qu’aujourd’hui tous les Français se posent…

PMA GPA ou pas ?

Ce sujet est un sujet sensible car il touche aux valeurs profondes des uns et des autres.

Philosophiques, religieuses, éthiques, scientifiques…, chacun s’emparant d’un étendard pour soutenir ou combattre un projet législatif annoncé à grand renfort médiatique.

Pour la juriste que je suis, il repose également la sempiternelle question : le Droit doit-il anticiper une évolution de la société au risque de ne pas être compris par une partie de celle-ci ou doit-il se contenter d’entériner une situation déjà existante pour donner à une pratique sociétale une valeur légale … ?

En d’autres termes, doit-il être en avance ou en réaction ?

Si la question n’a jamais été réellement tranchée, l’approche juridique du sujet de la PMA et de la GPA n’en est pas moins intéressante car la particularité du droit est de s’intéresser à toutes les parties et de rechercher leur protection et leur intérêt.

Si nous comprenons bien le désir légitime d’enfant quelle que soit sa situation personnelle et familiale, aujourd’hui très diverse, nous sommes nous suffisamment interrogés sur l’intérêt de l’enfant ?

La question n’est pas l’amour qu’il recevrait ou la capacité à l’éduquer qui maintient la réflexion du côté parental, mais bien où se situe l’intérêt propre à l’enfant, dans sa construction, dans son identification, dans son positionnement, pour tout dire, dans sa vie privée et sa vie sociale.

L’enjeu est d’importance et la précipitation en la matière serait pour le législateur la pire manière de créer le droit …

La cour de Louis XIV

Avons-nous jamais quitté la Cour de Louis XIV ?

Serions- nous revenus à la Cour de Louis XIV ?

L’avons-nous seulement quittée un instant …

La Cour du Roi Soleil avait un prix.

Celui de vivre en vase clos, dans une société d’apparence, où tout est amplifié, colporté, déformé, ridiculisé.

Une société où l’on meurt d’une simple rumeur…

Beaucoup de marquis en ont fait les frais,  se ruinant pour continuer à paraitre, dans l’espoir ô combien fragile d’être remarqué et de jouir de la faveur du roi, d’un mot, d’un geste, signes subtiles d’une reconnaissance tant désirée.

Beaucoup d’entre eux sont tombés, d’un coup d’épée, d’un coup d’éventail ou plus surement d’un mot, d’une calomnie, d’un ressentiment, qui du singulier devenant pluriel, égalait à une mort sociale sans rémission.

Mais notre société a-t-elle vraiment changée ?

La cour du Roi Soleil ne s’est- elle pas tout simplement mondialisée

Il faut être vu, s’afficher, se photographier dans ses moindres gestes, exister sur la toile, multiplier ses « followers »…

Le prix à payer n’en est pas moins cher

La rumeur tue autant qu’avant, la mort sociale existe tout autant, tout au plus pouvons- nous regretter que le  ridicule ne fasse plus peur.

Nul n’est à l’abri, du plus haut sommet de l’Etat aux cours de récréation

Et si nous arrêtions un instant de paraître pour tout simplement être…

On entendrait enfin  les silencieux, les hommes et les femmes de conviction, qu’ils soient élus, dans nos villes et nos campagnes, ou simple citoyens

Il est fort dommage de Jean de la Fontaine ne soit plus là, mais que pourrait-il dire de plus qu’il n’ait déjà dit !