L'Autorité de l'État
GENEVIEVE SALSAT
Il n’y a pas d’Etat sans autorité de l’Etat. Sa survie en dépend, tant dans les affaires intérieures qu’à l’international.
Elle donne la force à sa voix et à son action pour garantir ses missions régaliennes.
Elle a en écho la confiance du peuple, notamment dans la défense de ses libertés publiques dont il est le garant.
Cette autorité, dans notre régime parlementaire qui n’a cessé de se présidentialiser, est toute entière incarnée par le Président de la République.
Or toute atteinte à sa personne, avant, pendant ou après son élection ne peut qu’affaiblir cette autorité dont l’Etat a besoin.
L'Autorité de l'État
A ce titre, je n’ai jamais aimé les divers sobriquets donnés aux candidats à l’élection suprême, car plus que de porter atteinte à la personne, ils portent atteinte à la sacralité de la fonction. Cette sacralité est essentielle. Retirez-la et il ne reste rien.
Louis XVI en est le meilleur des exemples. En le coiffant du chapeau phrygien et en le nommant « citoyen », les révolutionnaires avaient bien compris que dénudé de toute sacralité il devenait atteignable, vulnérable et ne pouvait plus incarner l’Etat de droit.
L'Autorité de l'État en 3 points
C'est la sacralité de la fonction
Une grande erreur est de déclarer, à n’en pas douter, qu’il puisse exister un « président normal ». Cela a affaiblit l'autorité de la plus haute fonction, avant même de l'atteindre.
C'est l'incarnation du pouvoir
Depuis toujours l’autorité de l’Etat est incarnée. Le Général de Gaulle, de par sa stature, son histoire, son époque, est sans doute celui qui l’a le mieux personnifié durant le XXe siècle.
C'est une absolue nécessité
Il est temps pour nous de la retrouver et surtout de prendre conscience qu'elle est indispensable au bon fonctionnement de nos institutions. Affaiblir l'Etat, c'est affaiblir la République.