Comme un arrêt sur image, l’humanité toute entière a suspendu son souffle devant un ennemi si petit qu’il en est invisible, mais si dangereux qu’il a réussi en quelques semaines à anéantir toute activité humaine.
Il nous renverse, nous bouleverse, nous inquiète, mais il nous oblige à regarder notre monde, et quel monde ?
Un monde où la plus grande industrie hôtelière n’est propriétaire d’aucun lit.
Un monde où la plus grande entreprise de communication est capable de nous ausculter, nous cerner, sans jamais nous avoir rencontré.
Un monde où l’infiniment petit est un ennemi plus redoutable que toutes nos armées réunies.
L’isolement pousse à l’introspection
Peut-il en être de même des états et de nos gouvernants ?
L’exercice aurait quelques vertus…
La première celle du constat :
Le constat que nous avons perdu depuis bien longtemps la notion d’indépendance stratégique. Sinon comment expliquer notre dépendance pharmacologique envers un pays, la Chine pour ne pas la nommer, qui produit aujourd’hui selon les études, près de 80% de nos médicaments et nous met dans une situation très dangereuse
Le constat de la continuité de notre impréparation face aux grands fléaux.
Nous avons combattu en 1914 avec une armée de 1870, en 1940 avec un équipement militaire et une stratégie datant de la première guerre mondiale, nous combattons aujourd’hui un ennemi sanitaire à mains nues et à visage découvert…
La seconde celle du ressaisissement :
Dans nos malheurs, nous sommes toujours sortis vainqueurs, mais à quel prix…
Au prix de vies humaines, malgré le courage, l’abnégation et l’engagement d’un corps médical exemplaire.
Il est temps que nous reprenions notre destin en main, que nous cessions de le confier à d’autres, que nous retrouvions une indépendance en matière de santé publique, que nous relancions une politique d’industrialisation, que nous cessions les délocalisations, que nous puisions dans notre savoir- faire, notre ingéniosité, notre intelligence pour trouver des solutions.
La pandémie a mis chaque acteur économique et politique devant ses responsabilités.
Les premiers les prendront parce qu’ils n’ont pas le choix
Les seconds en auront-ils le courage ?
C’est la question qu’aujourd’hui tous les Français se posent…